Rencontres de Consensus : Quelles Stratégies de management et de Coordination des Réseaux intégrés des
Urgences, des Catastrophes et de Veille Sanitaire en Afrique.
Partenaires Publics, Privés, Institutionnels, Humanitaires et Associatifs Nord-Sud et Sud-Sud.
Après la cérémonie d’ouverture du lundi 12 février 2007, plusieurs conférences scientifiques ont démarré le forum. La première relative à la prévention et gestion du risque en Anesthésie-Réanimation et Médecine d’Urgence a permis, à partir des expériences africaines rapportées par le vice président de la SARANF le Professeur R. TCHOUA et française par le représentant de la SFAR le Docteur J.P. BELLE FLEUR, de constater :
Au cours de ces journées de Lomé, conférences, ateliers et tables rondes ont été animés par les experts.
Les ateliers portaient respectivement sur : l’arrêt cardiorespiratoire (ACR), le chariot d’urgence, l’intubation difficile (ID), l’anesthésie locorégionale, le traitement local de la brûlure.
Après la présentation par le directeur du Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS) des activités de son centre, les participants ont apprécié les progrès remarquables réalisés par ce centre en terme de disponibilité et de la qualité des produits sanguins labiles. Plusieurs témoignages ont rapporté de nombreux cas de difficultés de prise en charge des patients en raison des limites financières plus particulièrement dans les situations d’hémorragies obstétricales et des anémies pédiatriques. Il a été proposé une participation urgente et salvatrice des institutions publiques et privées de façon à rendre les produits sanguins labiles (PSL) accessibles à une plus large population par sa gratuité. Aussi dans le souci de faciliter, l’accessibilité, il a été suggéré de rapprocher les PSL des bénéficiaires par la création des banques de sang régionales dans les plus grandes structures sanitaires du Togo. Aussi, dans le but d’assurer la pérennité du centre, il est important de promouvoir les dons de sang par des mesures incitatives directes ou indirectes. La mise à disposition dans les officines de fer veineux et si possible d’érythropoïétine est indispensable pour constituer une alternative aux produits sanguins labiles.
La recherche clinique n’est qu’à ses débuts en Afrique où la plupart des universités ont vu le jour dans les années 1970. La part africaine à la recherche clinique dans le monde est extrêmement faible. Cette faible production résulte d’un contexte caractérisé par une insuffisance en ressources humaines, matérielles et financières. Cependant, de tous les facteurs entravant la recherche clinique, ceux touchant au comportement et à la culture semblent les plus importants : chape de plomb communautaire liée à la structure holiste de la société, primauté de l’affect sur la raison, exploitation abusive du droit d’aînesse, poids de l’oralité avec comme corollaire une imparfaite adhésion à la civilisation de l’écriture, poids du sacré, du fatalisme et de la magie, et tendance au conformisme. Il résulte de ce constat que l’amélioration de la production africaine en matière de recherche clinique passe nécessairement par un ajustement culturel et comportemental prenant en compte quelques atouts et potentialités africaines. D’une manière générale, un tel ajustement semble indispensable à tout processus de développement avec la nécessaire collaboration entre médecine moderne, médecine et pharmacopée traditionnelles au sein de Comités d’Éthiques mixtes, pluridisciplinaires et indépendants.
un Service d’Aide Médicale Urgente (SAMU) un Service d’Aide Urgente (SAU) et un service de réanimation a permis de proposer une activité en pôle associant les professionnels de santé, les pompiers, la police, la croix rouge pour ce qui est du SAMU, et la création des services polyvalents d’urgence ou de réanimation qui ont l’avantage de l’efficacité des soins par le regroupement des compétences.
Cette proposition peut être étendue aux structures sanitaires et permettre ainsi la mise en place de stratégies de pôles d’excellence aussi bien de prise en charge que de la formation des acteurs de la médecine d’urgence : pôles de complémentarité inter-hospitaliers et ville-hôpital ; diplôme d’Évacuations et Transports Sanitaires.
Plusieurs communications scientifiques ont marqué la journée du jeudi 15 février 2007 avec 25 conférenciers toutes spécialités confondues (pédiatrie, chirurgie, gynécologie-obstétrique, anesthésie réanimation) relatant chacun leurs pratiques quotidiennes. Plusieurs points ont permis de constater une amélioration des pratiques par rapport aux années antérieures mais de nombreux progrès restent à faire en terme d’amélioration du plateau technique et de la qualification du personnel. Les communications sur la fréquence des intoxications médicamenteuses pédiatriques et adultes ont montré la nécessité de création d’un centre de pharmacovigilance doté d’un laboratoire de toxicologie. Celle sur la prise en charge des urgences en général recommande la réorganisation des services d’urgence et de réanimation sous la forme d’urgence ou de réanimation médico-chirurgicale avec regroupement des personnels qualifiés plutôt que leur répartition disparate d’emblée vouée à l’inefficacité.
L’intérêt de l’échographie l’échographie comme technique d’exploration non invasive aux urgences et en anesthésie-réanimation a été souligné, avec nécessité de formation des médecins à un Diplôme d’Échographie d’Urgence.
Le vendredi 16 février 2007 de 15 à 16 heures l’équipe d’ophtalmologistes de retour de Kara, a présenté des conférences sur : les urgences ophtalmologiques au Togo : l’état des lieux et la conduite à tenir. Un échange fructueux a mis fin à ces conférences.
La cérémonie de clôture a été présidée par Monsieur le Ministre d’État, Ministre de la Santé, le Professeur Charles Kondi AGBA, en présence du Doyen de la Faculté Mixte de Médecine et de Pharmacie de Lomé, le Professeur Gilbert K. N’DAKENA, du Secrétaire Général de la SARANF, le Professeur N. OUEDRAOGO ainsi que des représentants de la SFMU, le Docteur J.L. DUCASSE et de la SFAR, le Docteur J.P. BELLE- FLEUR, des responsables de la CIMU et de la CIMUA-TOGO.
Ce constat doit déboucher sur un important travail de sensibilisation et d’information en matière de ressources humaines avec un accent particulier pour la formation des acteurs de la Médecine d’Urgence depuis le secouriste de base au personnel médical en passant par le personnel paramédical, médico-technique, administratif et de soutien. L’ENSEIGNEMENT DES TRANSPORTS ET ÉVACUATIONS SANITAIRES prenant en compte tous les maillons de cette chaîne de survie s’intéressera notamment aux médecins, aux logisticiens, aux personnels de maintenance sans oublier les ambulanciers et brancardiers-secouristes des secteurs publics, privés, associatifs et des forces armées dans une stratégie de réseaux intégrés et de synergie civilo-militaires.
La formation des autres maillons de la chaîne pourrait se concevoir à moyen et long termes au sein d’une École Inter-africaine de Médecine d’urgence, des catastrophes et des vigilances sanitaires (EIAMUC-VISA) dans le cadre d’un plan décennal avec des bilans d’étape et évaluations périodiques en vue des réajustements qui s’imposent.
Ainsi, Urgences, Catastrophes, SIDA, Paludisme, Drépanocytose, Tuberculose constituent un même combat pour la CIMU. Il ne saurait y avoir une prise en charge sur place de ces priorités sans développement de la médecine d’urgence, de l’assurance maladie et du système d’accès aux soins en termes de formation et de prise en charge sur place des urgences vitales.
La coopération étroite avec les médias, les artistes et le monde sportif s’avère très précieuse, salutaire et solidaire de cette vaste caravane pour la vie au même titre que l’engagement des pouvoirs publics, privés, institutionnels et associatifs.
Pour cela une stratégie collégiale doit être définie pour faire aboutir les projets suivants :
Cette stratégie de Réhabilitation ne saurait aboutir sans le soutien de la Communauté Internationale dans le cadre d’une Coopération décentralisée et d’un Partenariat multilatéral, public, privé, institutionnel et associatif Nord-Sud et Sud-Sud.
Ces journées ont bénéficié du soutien scientifique des sociétés médicales savantes : la Société d’Anesthésie-Réanimation d’Afrique Noire Francophone (SARANF), la Société Française d’Anesthésie-Réanimation (SFAR), la Société Française de Médecine d’Urgence (SFMU), la Société Française de Médecine de Catastrophes (SFMC), la Société de Réanimation de Langue Française (SRLF). Le soutien financier et logistique du Gouvernement Togolais, de la Société DJOCOTRANS SILOE du TOGO, du Comité de Solidarité Scientifique de la SFAR, de la SFMU, de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, du Centre Hospitalier de Châteauroux, de la Division Humanitaire d’Air France, ainsi que des Laboratoires suivants pour la Mission d’Ophtalmologie : laboratoires AMO, ALCON, PHYSIOL, ETHICON, BECTON DICKINSON, MORIA, ANIOS, CARDINAL-HEALTH, BAUSCH & LOMB, COLOPLAST.
Nos remerciements vont également à tous les membres bienfaiteurs qui quotidiennement sans tapage médiatique apportent une contribution très précieuse à l’aboutissement des projets de la CIMU.